jeudi 19 mars 2009

dossier SP : L'ENJEU ECONOMIQUE DU TRAVAIL CLANDESTIN


Le travail clandestin (qui touche en priorité les immigrés sans papiers) se développe particulièrement dans quelques branches: hôtellerie, restauration, bâtiment, secteur hospitalier/para-hospitalier. De plus, le papy-boom va entrainer une pénurie mécanique de main-d’œuvre dans certains secteurs (aides à la personne, surtout les emplois non-qualifiés) et d'autre part des emplois très qualifiés de cadres dans les services. (rapport 2006 sur les besoins de main-d’œuvre et la politique migratoire du Centre d’analyse stratégique).
La solution pour combler ce manque dans le deuxième secteur s'est en partie concrétisée dans la volonté affichée de piller les ressources humaines des anciennes colonies appelée ''immigration choisie''.
Pour le premier secteur, en revanche des branches entières de l'économie reposent sur le travail des clandestins. De plus ces derniers représentent pour les patrons un certain nombre d'avantages: pas de contrats, donc possibilité de licencier sans motif, pas de cotisations patronales ou sociales: le salaire brut se résume au salaire net! Les travailleurs, captifs des patrons de la même branche subissent un nivellement par le bas des conditions de travail (pas de protections, non respect des normes ralentissant la productivité...). On peut ainsi créer les conditions d'un travail délocalisé au sein du territoire français dans des secteurs difficilement dé localisables (difficile d'envoyer la plonge d'un resto ou les draps sales d'un hôtel en Chine...). Le Réseau d'Alerte et de Lutte contre l'Exploitation des sans-papiers (RALE) considère même que les politiques de lutte contre l'immigration illégale et de rafles visent surtout à maintenir les sans-papiers travailleurs dans un état de peur et donc de docilité face aux employeurs.